Non l’aiguille sur le cadran,
N’est pas là simplement,
Pour nous montrer le temps,
Mais pour nous viser,
Et d'un coup net et sûr,
Nous percer de sa piqûre,
Comme un flingue sur la tempe,
Parfois elle nous embroche,
Nous empale encore vivants,
Et nous laisse sur sa hampe,
Comme un poulet à la broche,
Tourner,
Agoniser,
Plus ou moins longtemps,
À son gré,
Pendu à son cadran.
Une aiguille peut être un pieu,
Qui ne prend pas de gants,
Pour nous crever les yeux,
Y faire deux trous béants,
Sans remords ni regrets,
Sans tous ces boniments,
De vierge effarouchée,
Sans jamais s’arrêter,
De tournicoter,
De petits sauts vicelards,
Pour nous hypnotiser,
Et nous planter son dard.
Une aiguille peut nous perforer,
Y faire un puits sans fond,
Creusant sa cheminée,
De la tête aux pieds,
Sans se poser de questions,
De qui elle transperce,
Qu’on soit jeune ou vieux con,
Diablesse ou déesse,
À chaque seconde,
Comme une dague immonde,
Aux tranchants acérées,
Affamée de jouissance,
L'aiguille recommence,
À chaque heure sa ronde,
Et ses nouvelles tombes.
L’aiguille peut être un sabre
Un piquet qui s'enfonce,
A l'aveuglette,
Mais jamais ne renonce,
À son jeu macabre,
De flèches et d’arbalète,
De pics et de lances,
D’épée de Damoclès,
Que l’on soit dans l’enfance,
Ou bien la vieillesse,
Aucune importance,
Pourvu qu'elle perce,
Au petit bonheur la chance,
Une vie pour qu'elle cesse.
À chaque coup, l’aiguille,
Nous envoie ses torpilles,
Ses lames sous la gorge,
À chaque tour d'horloge,
Comme un radar sanglant,
Un traceur infaillible,
Bip de mort qui résonne,
Glas continu qui sonne,
L’aiguille cherche sa cible,
L'aiguille veut des vivants,
L'aiguille à tout le temps,
Et n’oubliera personne.
WordPress:
J’aime chargement…